Spiritualité, Philosophie, Religions Valérie Fauvel Spiritualité, Philosophie, Religions Valérie Fauvel

Je suis (j’étais) un cartésien élevé dans une culture catholique non pratiquante. A ce titre, j’ai depuis toujours été à des années lumières de la doctrine spirite…

Également assez éloigné de la doctrine catholique car intellectuellement, elle ne me satisfait pas pleinement. Comme beaucoup, j’ai été le témoin après la mort d’un proche, de signes et manifestations avérés. Ce fut une révélation : l’au-delà existe bien… Depuis cet instant, je me suis mis en quête pour trouver des réponses. J’ai étudié beaucoup de livres, religieux ou scientifiques, j’ai trouvé votre site, et je viens de me procurer Le Livre des Esprits. Dès le début, j’ai été conquis. Enfin des réponses simples, crédibles, palpables… Apres des errances, j’ai enfin trouvé la vérité… Mais en prenant du recul et en avançant dans le livre, j’ai peu à peu déchanté. J’avoue être très déçu par certains points que j’aimerais évoquer avec vous : Rien ou si peu sur le bouddhisme (alors que le principe de la réincarnation est un pilier du bouddhisme) Rien sur l’islam ou si peu… alors que cette religion est un acteur important de notre monde - une tendance marquée à dire : là je ne te répondrai pas car de toute façon, tu es incapable de comprendre. Trop de connivence avec la religion catholique… Jésus est souvent cité, pas Mahomet. J’ai la triste impression que le spiritisme est une version « matérialisée » du catholicisme, qui en reprend toute ses lois essentielles, mais donne à ceux qui reculent devant l’abstrait et l’improbable une vision intellectuellement acceptable. Je sais qu’il existe d’autres livres d’Allan Kardec et que mon opinion est peut être incomplète, mais j’ai peur de déchanter encore… et pourtant, ça partait vraiment très bien.

Il faut déjà considérer une première chose : le spiritisme est né au 19è siècle dans des pays de tradition chrétienne, aux Etats Unis et en Europe. Le Livre des Esprits a conquis un public essentiellement catholique (francophone au début, et ensuite plus largement latin), et il n'eut guère de succès dans les pays anglo-saxons majoritairement protestants. Quant aux adeptes du bouddhisme et de l'Islam, ils n'étaient guère représentés en Europe à cette époque. Vous me direz que ce n'est pas une raison suffisante pour expliquer l'absence d'allusions à Mahomet, Bouddha ou d'autres. Toujours est-il que le spiritisme s'est développé dans notre civilisation judéo chrétienne et que l'on a naturellement cherché les points de convergence ou de divergence avec la religion en place qui à l'époque avait une grande influence sur la société. Cela dit, vous aurez pu constater dans le Livre des Esprits de profondes divergences avec le catholicisme au plan des grands principes et en même temps une convergence avec la morale et l'essence du message chrétien. Mais le spiritisme n'étant pas une religion, il se démarque fondamentalement de tout principe dogmatique ou mystique, ne retenant que l'essence du message chrétien indépendamment de toute l'histoire religieuse du christianisme. Si le spiritisme était né en Asie du Sud-est ou au Moyen Orient, il est probable que sa définition eût alors établi des points de comparaison avec l'Islam, l'Hindouisme ou le Bouddhisme. Ces religions n'ont cependant pas été totalement occultées par les fondateurs du spiritisme, et leur origine est évoquée, assez peu par Allan Kardec, mais davantage par Léon Denis ou Gabriel Delanne, qui situent Mahomet ou Bouddha à l'égal de Moïse ou Jésus. Concernant le Bouddhisme, s'il y a un point qui nous relie, c'est effectivement la réincarnation, mais au-delà du principe en lui-même, il faut le considérer dans le détail pour y voir des divergences importantes dans la notion de karma punitif. En outre le bouddhisme est une philosophie sans Dieu, dont le principe final d'évolution correspond au "non être" de la fusion dans le "grand tout"Concernant l'Islam, il s'agit avec Mahomet d'une prolongation du christianisme, adaptée aux populations du Moyen Orient à partir du 7è siècle, ce qui a priori ne change pas fondamentalement les choses dans les grands principes. Cela dit il nous faudrait approfondir nos connaissances un peu sommaires sur cette religion pour pouvoir en dire plus. En tout état de cause, nous considérons aujourd'hui le spiritisme comme une philosophie universaliste, qui historiquement, ne se rattache à aucune religion particulière, mais qui, spirituellement, peut trouver des points de jonction avec différentes traditions anciennes. Une tendance marquée à dire : « là je ne te répondrai pas car de toute façon, tu es incapable de comprendre ». Ce que vous soulignez là correspond au fait que le spiritisme est une philosophie évolutive. Les esprits ne peuvent pas tout révéler en un temps donné, parce que les humains ne sont pas nécessairement prêts à tout recevoir et à tout comprendre d'emblée. Le spiritisme avance progressivement au rythme de l'évolution des sciences et des sociétés. Les esprits indiquaient simplement au temps d'Allan Kardec, que la révélation spirite était progressive et ne devait pas supplanter systématiquement les efforts humains de réflexion et de recherche. Vous pourrez lire avec profit les autres ouvrages d'Allan Kardec. Mais pour ne pas trop "déchanter", il vous faut les resituer dans le contexte socioculturel d'une époque en gardant tout le recul nécessaire.

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Philosophie Valérie Fauvel Philosophie Valérie Fauvel

Quelle est votre position par rapport à cette nouvelle conception qu'est l'astrologie humaniste, qui laisse une ouverture sur le libre arbitre individuel ?

Pour essayer de sortir d'une conception trop déterministe, l'astrologie tente de s'adapter. On a inventé l'astrologie karmique pour intégrer la réincarnation, et maintenant l'astrologie humaniste pour intégrer le libre arbitre. Il s'agit donc d'adaptations pour tenter de concilier des principes qui en réalité demeurent inconciliables, parce qu'à la base il y a toujours cette forme de déterminisme du signe zodiacal et de l'ascendant, selon la date de naissance. Quand on fait intervenir la notion d'esprit réincarné qui a sa propre personnalité façonnée par ses vies antérieures, et quand en toute logique on ne peut pas imaginer que cet esprit soit influencé dans son caractère par des configurations stellaires, on abandonne purement et simplement toute cette mythologie qui ne repose sur aucune donnée objective.

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Réincarnation Valérie Fauvel Réincarnation Valérie Fauvel

Le karma n'est pas expiatoire et punitif, enfin je ne le pense pas. Pour les bouddhistes en tout cas, il s'agit bien d'une loi de cause à effet. Bien sûr, ce sens aura été galvaudé…

et adapté aux dogmes qu'on connait. J'ai pioché ceci sur le net et cela ressemble assez à ce que j'en ai lu au départ. Tout acte est le mûrissement d’une cause antérieure et celui-ci aura une conséquence dans le futur. Ce que nous sommes aujourd’hui est le résultat des actes passés et ce que nous effectuons maintenant, déterminera l’avenir. Cette loi de causalité du karma est ce qui conditionne toute notre existence. Cependant, tous ces conditionnements ne sont pas définitifs car nous avons une certaine part de liberté et, quelles que soient les circonstances, il demeure toujours une possibilité de choix. Il est donc en notre pouvoir de nous libérer ou de nous aliéner.

Il est vrai que le terme de karma a été largement galvaudé, on en a oublié son sens originel. Bouddha a défini le karma comme étant "l'ensemble des mérites et des démérites des existences" ce qui signifie qu'il y a un lien de cause à effet entre les différentes vies, nous sommes le résultat de toutes nos expériences incarnées tant dans leur aspect positif que dans leur aspect négatif. Il n'a jamais évoqué l'aspect punitif et expiatoire du karma, ce sont les hommes qui comme pour d'autres prophètes ont travesti les propos souvent à des fins de domination, il est plus confortable de laisser souffrir au nom de l'expiation et de la rédemption que de soulager et venir en aide à son prochain. Il est regrettable que là où la réincarnation est admise elle soit pour autant mal comprise conduisant à des comportements sociaux qui vont à l'encontre de la loi d'évolution et de charité.

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Réincarnation, Vies antérieures, Religions Victor Saliba Réincarnation, Vies antérieures, Religions Victor Saliba

Que veut dire " vivre son karma" ?

L’idée du karma est liée à celle de la réincarnation, elle exprime l’enchaînement des causes et des effets, les répercussions bonnes ou mauvaises de nos pensées et de nos actes, individuels ou collectifs en cette vie. Cette notion de karma a été l’objet d’interprétations erronées, engendrant ainsi l’acceptation de nombreuses souffrances sous prétexte de choix punitif à caractère divin. Selon cette conception, l’homme évoluerait par la souffrance (injustices, famines, accidents, maladies, etc). La réincarnation est une loi positive de l’existence, des existences : elle correspond à l’addition d’expériences différentes, nécessaires au développement de l’intellect et de la morale. Avec la conception spirite de la réincarnation, l’homme tend à devenir libre, alors qu’avec la conception orientale (karma), l’homme est totalement prédestiné, il lui faut subir et non agir. En spiritisme, il n’y a pas de loi punitive, il n’y a que la conséquence de nos actes.

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