Je suis (j’étais) un cartésien élevé dans une culture catholique non pratiquante. A ce titre, j’ai depuis toujours été à des années lumières de la doctrine spirite…
Également assez éloigné de la doctrine catholique car intellectuellement, elle ne me satisfait pas pleinement. Comme beaucoup, j’ai été le témoin après la mort d’un proche, de signes et manifestations avérés. Ce fut une révélation : l’au-delà existe bien… Depuis cet instant, je me suis mis en quête pour trouver des réponses. J’ai étudié beaucoup de livres, religieux ou scientifiques, j’ai trouvé votre site, et je viens de me procurer Le Livre des Esprits. Dès le début, j’ai été conquis. Enfin des réponses simples, crédibles, palpables… Apres des errances, j’ai enfin trouvé la vérité… Mais en prenant du recul et en avançant dans le livre, j’ai peu à peu déchanté. J’avoue être très déçu par certains points que j’aimerais évoquer avec vous : Rien ou si peu sur le bouddhisme (alors que le principe de la réincarnation est un pilier du bouddhisme) Rien sur l’islam ou si peu… alors que cette religion est un acteur important de notre monde - une tendance marquée à dire : là je ne te répondrai pas car de toute façon, tu es incapable de comprendre. Trop de connivence avec la religion catholique… Jésus est souvent cité, pas Mahomet. J’ai la triste impression que le spiritisme est une version « matérialisée » du catholicisme, qui en reprend toute ses lois essentielles, mais donne à ceux qui reculent devant l’abstrait et l’improbable une vision intellectuellement acceptable. Je sais qu’il existe d’autres livres d’Allan Kardec et que mon opinion est peut être incomplète, mais j’ai peur de déchanter encore… et pourtant, ça partait vraiment très bien.
Il faut déjà considérer une première chose : le spiritisme est né au 19è siècle dans des pays de tradition chrétienne, aux Etats Unis et en Europe. Le Livre des Esprits a conquis un public essentiellement catholique (francophone au début, et ensuite plus largement latin), et il n'eut guère de succès dans les pays anglo-saxons majoritairement protestants. Quant aux adeptes du bouddhisme et de l'Islam, ils n'étaient guère représentés en Europe à cette époque. Vous me direz que ce n'est pas une raison suffisante pour expliquer l'absence d'allusions à Mahomet, Bouddha ou d'autres. Toujours est-il que le spiritisme s'est développé dans notre civilisation judéo chrétienne et que l'on a naturellement cherché les points de convergence ou de divergence avec la religion en place qui à l'époque avait une grande influence sur la société. Cela dit, vous aurez pu constater dans le Livre des Esprits de profondes divergences avec le catholicisme au plan des grands principes et en même temps une convergence avec la morale et l'essence du message chrétien. Mais le spiritisme n'étant pas une religion, il se démarque fondamentalement de tout principe dogmatique ou mystique, ne retenant que l'essence du message chrétien indépendamment de toute l'histoire religieuse du christianisme. Si le spiritisme était né en Asie du Sud-est ou au Moyen Orient, il est probable que sa définition eût alors établi des points de comparaison avec l'Islam, l'Hindouisme ou le Bouddhisme. Ces religions n'ont cependant pas été totalement occultées par les fondateurs du spiritisme, et leur origine est évoquée, assez peu par Allan Kardec, mais davantage par Léon Denis ou Gabriel Delanne, qui situent Mahomet ou Bouddha à l'égal de Moïse ou Jésus. Concernant le Bouddhisme, s'il y a un point qui nous relie, c'est effectivement la réincarnation, mais au-delà du principe en lui-même, il faut le considérer dans le détail pour y voir des divergences importantes dans la notion de karma punitif. En outre le bouddhisme est une philosophie sans Dieu, dont le principe final d'évolution correspond au "non être" de la fusion dans le "grand tout"Concernant l'Islam, il s'agit avec Mahomet d'une prolongation du christianisme, adaptée aux populations du Moyen Orient à partir du 7è siècle, ce qui a priori ne change pas fondamentalement les choses dans les grands principes. Cela dit il nous faudrait approfondir nos connaissances un peu sommaires sur cette religion pour pouvoir en dire plus. En tout état de cause, nous considérons aujourd'hui le spiritisme comme une philosophie universaliste, qui historiquement, ne se rattache à aucune religion particulière, mais qui, spirituellement, peut trouver des points de jonction avec différentes traditions anciennes. Une tendance marquée à dire : « là je ne te répondrai pas car de toute façon, tu es incapable de comprendre ». Ce que vous soulignez là correspond au fait que le spiritisme est une philosophie évolutive. Les esprits ne peuvent pas tout révéler en un temps donné, parce que les humains ne sont pas nécessairement prêts à tout recevoir et à tout comprendre d'emblée. Le spiritisme avance progressivement au rythme de l'évolution des sciences et des sociétés. Les esprits indiquaient simplement au temps d'Allan Kardec, que la révélation spirite était progressive et ne devait pas supplanter systématiquement les efforts humains de réflexion et de recherche. Vous pourrez lire avec profit les autres ouvrages d'Allan Kardec. Mais pour ne pas trop "déchanter", il vous faut les resituer dans le contexte socioculturel d'une époque en gardant tout le recul nécessaire.
Il y a des millions de chrétiens, des millions de musulmans, des millions de juifs, des millions de bouddhistes, des millions d’hindouistes, des millions d'athées et des millions de non classés.
Il y a des centaines de spirites. Hormis la loi du nombre, hormis les réponses du genre "Dieu est le même partout, c'est l'appellation, l'époque et la culture qui diffère...", hormis les guerres, les attentats, les malheurs qui découlent de la primauté d'un Dieu sur un autre... en simplifiant, au moins 80% des terriens ont tort dans leurs croyances, pratiques, coutumes, engagements, espoirs, chemins de vie... seul les 20 % qui ont le bon "Dieu" sont dans le vrai. Avez-vous une réponse, sans pirouette, à ce constat ?
Il me semble que la réponse à cela est déjà dans les premières définitions du spiritisme, car Allan Kardec, Léon Denis ou Gabriel Delanne, avaient clairement mis en perspective les différentes religions face à une connaissance plus universelle et unificatrice autour d'un même Dieu qui pourrait mettre tout le monde d'accord, à savoir le spiritisme. La quête de la vérité ne peut pas s'établir à partir de statistiques sur le nombre des croyants, des incroyants et des agnostiques. Ceux qui se rapprochent d'une vérité sont toujours minoritaires, à toutes les époques et en tout domaine. On a mis du temps à admettre Galilée, et pourtant seul contre une puissante Eglise, il avait raison... Concernant la métaphysique, la philosophie ou la quête du divin, il me semble que les meilleures références ne sont pas nécessairement religieuses mais plutôt philosophiques. Ne serait-ce que dans notre civilisation gréco-judéo-chrétienne, ce sont les philosophes qui ont exprimé au mieux les interrogations métaphysiques, qui ont fait avancer les idées et qui ont pris un certain recul par rapport aux religions instituées. Mieux vaut un philosophe qui pousse jusqu'au bout sa réflexion qu'un religieux qui établit un dogme. Concernant Dieu et ses desseins, nous avons sans doute un avantage en spiritisme, c'est que les grandes lignes des lois universelles ont été définies par les esprits eux-mêmes, dans un enseignement plus précis et plus clair que ce qui fut élaboré par les religions. Si l'on part du principe que les esprits sont plus éclairés que nous pour définir les lois de l'évolution, on pourra mettre de côté toutes les anciennes croyances qui se sont souvent fourvoyées dans des interprétations trop humaines. Mais pour cela, il faut évidemment acquérir la conviction que les esprits peuvent avoir raison devant les hommes de religion. Et pour acquérir cette conviction, il ne faut pas se lasser d'étudier comme ont su le faire les philosophes... C'est peut-être une "pirouette", je ne sais pas.
Le terme religion veut-il bien dire liens, ce qui unit les hommes et les femmes dans une union de pensée ? Donc, on peut dire que le spiritisme est une religion,…
nous sommes malgré tout spiritualistes et, donc religieux. Pourrions-nous avoir votre avis ?
La définition encyclopédique du mot religion est "un attachement aux rites cultuels " ce qui suppose que les adeptes acceptent les dogmes et les croyances de la religion qu’ils pratiquent. Le spiritisme a des points communs avec les religions monothéistes : l’existence d’un Dieu force créatrice , certes représenté différemment et la croyance en la survivance de l’esprit ou âme ce qui fonde le caractère spiritualiste que vous évoquez puisque pour l’ un comme pour les autres il y a prédominance de la dimension spirituelle de chaque être humain .Toutefois les religions sont bâties sur des dogmes crées de toute pièces par des êtres humains à partir de messages prophétiques, il y a une interprétation humaine et donc partiale que l’on ne retrouve pas dans le spiritisme puisque ses enseignements sont le résultat de communications multiples et concordantes avec des esprits désincarnés. L’essentiel est de retenir et de pratiquer le message de charité et d’amour que tous les prophètes ont donné loin des rites et des dogmes qui ne reposent pas sur des vérités . A terme on peut espérer que les religions évolueront et se retrouveront sur le message essentiel qui correspond aux révélations de l’au-delà.
Bien que fervent croyant aux idées spirites, je ne peux extraire de ma pensée le passage biblique de Deutéronome 18 verset 10 qui dit entre autres "on ne trouve chez toi personne qui…
interroge les morts car quiconque fait cela est en abomination devant Dieu." Comment concilier les idées spirites et les lois religieuses ?
On peut comprendre cela comme une prévention contre les abus de la divination et du "commerce" avec les morts, terme qui fut trouvé dans certaines traductions où il est dit que Moïse avait interdit le commerce avec les morts. Les tentatives de communication ont toujours existé, souvent à des fins mesquines et intéressées, très éloignées de toute préoccupation métaphysique ou spirituelle. C'est cet écueil qui fut prévenu par cet interdit. Les lois religieuses furent souvent des lois de circonstance, dans un contexte donné. Par ailleurs, nous n'estimons pas qu'il faille à tout prix concilier les lois religieuses avec les idées spirites, qui sur bien des points sont inconciliables. Dernièrement c'est l'Eglise elle-même qui a changé sa position en admettant l'éventualité de la communication avec les esprits, en y ajoutant tous ses conseils de prudence.
On me dit que je suis un ange terrestre incarné est-ce possible ? Je sens bien que je suis différente et je ne comprends pas pourquoi.
Vous êtes un esprit réincarné comme tous les autres. La notion d'ange est un concept qui fut réinventé récemment dans un retour à de vieilles idées religieuses. On a réinventé les anges et les démons qui ne demeurent que des images pour symboliser la pureté ou le mal. Le spiritisme a permis de démystifier ces symboles, faisant de tout être humain, un esprit incarné qui a son propre parcours évolutif d’un certain nombre de vies. Il n'y a pas d'êtres à part dans la création mais des esprits plus ou moins évolués selon leurs parcours antérieurs. Par ailleurs chaque être a sa personnalité propre forgée au cours des différentes vies ce en quoi nous sommes tous différents.
Il apparaît à vos lumières que les différentes religions ne sont que des interprétations humaines, ou des dogmes établis sans réelles justifications, puisque la philosophie spirite se résume…
en un Dieu, force amoureuse créatrice, et des esprits tendant vers la perfection à travers une suite de réincarnations successives sur terre ou ailleurs. Cette vérité est le quotidien des spirites qui ont compris la réalité des choses, mais aussi des esprits qui par leur état dans l'au-delà savent de fait que les concepts religieux humains ne sont que pure spéculation (je résume un peu maladroitement ce que je lis ici depuis des mois). Ma question est la suivante : toutes les personnes présentent sur terre sont incarnées depuis peu. Elles ont donc quitté l'au-delà depuis peu. Pourquoi la religion est-elle malgré tout présente sur l'ensemble de la planète ? Les esprits en se réincarnant oublient ils la vérité ? Ne peuvent-ils pas choisir une famille, un lieu dégagé de la religion ? Un spirite convaincu peut-il se réincarner délibérément dans une famille catholique sachant qu’il va pouvoir en être influencé de fait ?
Les esprits en se réincarnant, peuvent oublier certains acquis qui s'effacent de leur conscient, mais qui ne sont pas pour autant absents des profondeurs de leur subconscient spirituel. Le problème, c'est qu'en se réincarnant, le souvenir d'une vie dans l'au-delà disparaît, ne laissant éventuellement qu'une trace intuitive susceptible de guider une recherche ou une réflexion. Cet oubli de l'avant est le fait d'une incarnation dans une matière encore bien lourde et dense, ce qui n'est plus le cas sur des mondes supérieurs de moindre densité matérielle. Et puis cet oubli est accentué par un environnement culturel, une civilisation, une éducation religieuse ou autre. Tout cela influe sur l'esprit nouvellement incarné, qui, même s'il a quelques intuitions vagues et fugitives, rentre dans le moule d'une société qui lui inculque des notions religieuses. L'intuition n'est en général pas suffisamment forte et précise, pour retrouver le sens d'une spiritualité acquise précédemment dans l'au-delà, et c'est alors que la religion répond à une notion spirituelle, parce que dans une société donnée, il n'y aura rien d'autre pour exprimer une quête d'absolu, une quête de spiritualité ou de divin. Un esprit peut individuellement avoir évolué en conscience et en amour dans ses vies passées et dans ses périodes de vie dans l'au-delà. Tout cela est inscrit au plus profond de son être, il en est inconsciemment imprégné et c'est ce qui fait les aspects de sa personnalité actuelle. Mais il doit aussi compter avec l'éducation qu'il reçoit, avec les influences sociales et religieuses qui le conditionnent dès l'enfance. Tout esprit réincarné, même évolué, peut conserver une certaine fragilité et se retrouver un peu perdu dans un monde qui ne correspond pas à ses aspirations profondes, à sa sensibilité. Il peut cependant retrouver le sens de sa vie selon les projets établis avant l'incarnation qui s'imposent intuitivement, il peut même trouver sa voie dans une spiritualité religieuse à défaut de mieux. Et il arrive dans ce cas, qu'il soit un moteur d'évolution pour une institution religieuse qu'il trouvera archaïque. C'est ainsi que des gens de religion, aujourd'hui comme hier, ont réfléchi le sens de la vraie chrétienté, ruant dans les brancards pour faire valoir des points de vue et des valeurs humaines et spirituelles par trop oubliées. N'était-ce pas le cas de Teilhard de Chardin, de Dom Elder Camara, et d'une autre manière de l'abbé Pierre, de Mère Térésa et de beaucoup d'autres ? Vous dites : "Ne peuvent-ils pas choisir une famille, un lieu dégagé de la religion ?" L'esprit avant l'incarnation ne se pose pas la question en ces termes, car il revient en fonction d'affinités antérieures auprès de proches qu'il a connus et avec qui il doit faire un bout de chemin, soit pour poursuivre un travail commun et perpétuer des sentiments, soit pour améliorer une relation passée qui n'était pas bonne, et puis on peut même trouver bien d'autres raisons qui correspondent à des nécessités de se retrouver. C'est donc essentiellement en fonction de ces critères que l'esprit se réincarne dans une famille précise, et si cette famille est de tradition religieuse, il en subira donc toutes les influences, pouvant cependant les rejeter, ce qui fréquemment arrive.
Dans le livre des esprits d'Allan Kardec et dans votre Nouveau Livre des Esprits, vous parlez de la vie contemplative et vous n'approuvez pas la vie qu'ils ont choisis car selon les esprits,…
la vie exige l'acte, et Dieu ne veut pas qu'on ne pense qu'à lui. Je suis un peu étonné de l'opinion des esprits car ses personnes cherchent Dieuet elles aident aussi leurs prochains. Elles accueillent des hôtes qui font une pause dans leurs vies afin de réfléchir au sens de leurs vies. Dans leurs abbayes ces moines et moniales ont tous je crois ressenti l'appel de Dieu ? Peut être que ces personnes préparent déjà une réincarnation ?
Lorsque l'on est amenés à s'exprimer sur la vie contemplative, nous donnons un point de vue général sur la véritable nature de l'humain, qui n'est pas naturellement voué à se cloîtrer, mais qui doit vivre du contact, de la relation et de l'échange. La solitude, qu'elle soit monastique ou autre, n'est pas une condition idéale pour l'épanouissement de l'être humain. Cela étant, la quête de Dieu peut passer par différentes formules, et la vie monastique en est une, répondant à une aspiration spirituelle légitime qui se traduit ainsi. Cette quête est louable en soi, mais nous estimons simplement que ce n'est pas nécessairement la meilleure façon d'être présent au monde, que c'est rarement le gage d'un véritable épanouissement, et que si le monde a besoin de valeurs spirituelles, mieux vaut les clamer à l'extérieur que de les méditer à l'intérieur. En disant cela, il ne s'agit pas de discréditer toute quête spirituelle qui a sa propre valeur et tous ses mérites. C'est simplement une opinion philosophique sur la nature de l'homme et sur sa nécessaire évolution dans une collectivité, pour sa propre émancipation et celle des autres. La grande question est de savoir si un être humain peut réellement s'épanouir dans une vie entièrement consacrée à la prière et la méditation.
Je voudrais avoir l’avis des spirites au sujet des apparitions de Marie dans le monde (Lourdes Fatima)
Dans les nombreuses apparitions dites mariales de par le monde, des personnes (souvent des enfants), appuyées par l'Église ont interprété certaines manifestations comme étant celles de Marie. En effet, l’apparition d'une forme fantomatique féminine, pour peu qu'elle se présente sous une certaine forme qui puisse faire penser à nos représentations imagées héritées de l'Église, sera rapidement assimilée à une manifestation de Marie (ou de la "Vierge" selon les croyances). Il peut éventuellement s'agir de l'esprit de Marie qui a le droit, comme tout autre esprit, de se manifester. Le problème, c'est que les témoins vont surtout retenir l'aspect d'une manifestation miraculeuse, tendant à conforter les dogmes du catholicisme. Le culte marial repose en grande partie sur toutes ces apparitions de la Vierge (Lourdes, Fatima, et bien d'autres que le catéchisme nous avait enseignés), qui récupérées par le catholicisme, ont fait d'elle un personnage à part, mère du Christ, voire mère de Dieu. Selon l'interprétation spirite, nous serons plus prudents en disant qu'un esprit peut prendre l'apparence qu'il souhaite dans son apparition, auquel cas on pourra assimiler n'importe quelle manifestation d'apparence féminine à Marie dans un milieu culturel qui se prête à cette interprétation. Dans toutes ces manifestations, si nous voulons rester un peu rationnels, nous dirons que l'esprit de Marie a certainement un message à transmettre, comme tout esprit évolué, mais que dans certains cas, il pourrait s'agir d'un autre esprit, un esprit guide par exemple, qui n'a pas été bien compris dans sa manifestation. Il y a eu tant d'apparitions mariales de par le monde, récupérées par la religion, que l'on ne peut guère penser qu'il se soit agi à chaque fois de Marie.
Pensez-vous par rapport aux messages reçus par l'au-delà et vos ressentis en tant que médiums que la religion soit nécessaire à l'évolution spirituelle personnelle ?
Ce que je me demande c’est si l'on peut évoluer intérieurement et progresser spirituellement de façon positive et importante seulement en s'adressant à nos guides (par la pensée lorsqu'on n'est pas médium) ou est-il nécessaire selon vous de pratiquer une religion pour mieux se relier à nos ancêtres dans l'au-delà et progresser plus vite sur le chemin de l'éveil intérieur et connaissances spirituelles
Vous dites "progresser spirituellement de façon importante", c'est là une façon erronée et un peu caricaturale d'envisager l'évolution. L'évolution est un lent processus où l'on ne peut pas dire que l'on va évoluer de façon "importante" en cette vie que ce soit avec l'aide d'une religion ou d'une philosophie. En outre, pour nous, la progression ne correspond pas à cet "éveil intérieur". On est là dans une notion spiritualiste ou mystique qui n'a pas de réalité. La réalité, c'est la prise de conscience progressive de ce que nous sommes, de ce que nous vivons et de la solidarité indispensable qu'il faut créer par l'amour du prochain, et ce à partir d'une connaissance et d'une morale à développer. On ne peut pas tout acquérir en une vie, on ne peut pas atteindre non plus la perfection morale en une vie. Mais ce qui demeure en notre capacité, c'est d'accomplir au mieux un chemin de vie selon les valeurs éthiques et morales que nous portons, dans l'action pour le bien, le beau et le juste, dans le sens d'une démarche réfléchie et choisie au service de l'humain. Et peu importe alors que ce soit au nom de tel ou tel Dieu, de telle ou telle religion ou philosophie. La valeur fondamentale d'un individu ne tient pas à son appartenance philosophique ou religieuse, mais à sa capacité de s'ouvrir au monde et à aimer au-delà de lui-même.
Ce que j'ai lu de la doctrine spirite dans les livres de Monsieur KARDEC qui sont maintenant un peu anciens m'a laissé des incertitudes sur ce sujet ; les doctrines religieuses…
chrétiennes, reformées, juives, musulmanes, bouddhistes, taoïstes, shintoïstes, ont-elles été abordées par les esprits lors des séances ? J ‘imagine que les esprits n'ont pas pour seule référence la religion catholique même si elle a été celle historique de monsieur RIVAIL-Kardec. Y a -t-il des comptes rendus de ces questions consultables pour éclairer ma lanterne ? Dans la religion catholique on a la notion de personnages "saints" caractérisés par des manifestations physiques dans leurs vies mystiques. Que représentent ces personnages du point de vue de la doctrine spirite et trouve-t-on des personnages du même type dans les autres religions ? J'imagine que oui mais je n'ai pas de documents sur le sujet et je suppose que ces personnages sont des esprits évolués qui sont en mission auprès de nous humains pour nous faire évoluer ?
Allan Kardec ne s’est pas référé à la religion catholique, mais aux fondements de la chrétienté, c’est-à-dire au message original de Jésus dans une réinterprétation des Evangiles et des miracles, ce en quoi le spiritisme s’est considérablement éloigné du catholicisme. Il faut toujours bien distinguer le catholique qui est chrétien par définition, du chrétien qui n’est pas nécessairement catholique (le chrétien peut être protestant, orthodoxe, voire même spirite) Si donc le spiritisme kardéciste rejoint les origines de la chrétienté, ce n’est pas pour autant une religion. Ensuite, si Allan Kardec a privilégié le sens de la chrétienté dans son œuvre, c’est aussi et surtout parce que le spiritisme s’est développé dans les milieux chrétiens d’occident, il fallait alors comparer les principes spirites aux principes chrétiens pour atteindre le cœur des gens. Concernant les autres religions du monde, il y eut assez peu de points de vue spirites, sinon de dire qu’il pouvait y avoir quelques similitudes avec l’hindouisme et le bouddhisme à propos du principe de réincarnation. De toute façon, le point de vue général des esprits était de dire qu’il n’y a pas de religion supérieure à une autre, mais que toutes devraient être dépassées au profit d’une synthèse spirite non religieuse, qui, à la lumière de la manifestation des esprits aurait pu mettre tout le monde d’accord. Concernant les comparatifs avec les religions, on retrouve des résumés succincts dans plusieurs introductions des livres de Léon Denis et Gabriel Delanne. Pour autant, il n’y a pas de grandes études spirites sur les religions, mais on a plutôt relevé ce qui pouvait coïncider dans les principes, entre telle ou telle religion et le spiritisme. Quant aux personnages religieux ayant eu des manifestations paranormales ou mystiques, notre culture a fait que l’on s’est surtout intéressé aux personnages de la chrétienté, tout en relevant dans d’autres traditions certains phénomènes qui de toute façon ont été analysés à la lumière de la nouvelle connaissance spirite. Mais il n’y a pas eu une étude très poussée ni complète des phénomènes religieux à la lumière du spiritisme.
Que veut dire " vivre son karma" ?
L’idée du karma est liée à celle de la réincarnation, elle exprime l’enchaînement des causes et des effets, les répercussions bonnes ou mauvaises de nos pensées et de nos actes, individuels ou collectifs en cette vie. Cette notion de karma a été l’objet d’interprétations erronées, engendrant ainsi l’acceptation de nombreuses souffrances sous prétexte de choix punitif à caractère divin. Selon cette conception, l’homme évoluerait par la souffrance (injustices, famines, accidents, maladies, etc). La réincarnation est une loi positive de l’existence, des existences : elle correspond à l’addition d’expériences différentes, nécessaires au développement de l’intellect et de la morale. Avec la conception spirite de la réincarnation, l’homme tend à devenir libre, alors qu’avec la conception orientale (karma), l’homme est totalement prédestiné, il lui faut subir et non agir. En spiritisme, il n’y a pas de loi punitive, il n’y a que la conséquence de nos actes.